Né à Paris le 17 juillet 1944 dans un milieu ouvrier, Jean-Claude Brisseau a été 20 ans professeur de français dans des classes de perfectionnement et de collèges à Clichy, Bagnolet et Aubervilliers. Il devient cinéaste amateur et réalise avec la première caméra super 8 sonore La croisée des chemins.
En 1975, ce film est remarqué par Éric Rohmer dans un festival de films amateurs. Brisseau tourne en 1978 la vie comme ça avec 3000 mètres de pellicules 16mm. Le film sera mixé et terminé quand en 1981 Jean Collet lui commande le prototype de la série « La Télévision de Chambre » produite par l'INA : Les Ombres. Sur l'initiative de Pascal Breugnot et Marcel Teulade, il réalise un court-métrage de 25 min : L'échangeur, diffusé au mois d'août dans la série « Les Contes pour enfants ». Ce film est le développement d'une partie du scénario de De bruit et de fureur écrit en 1979.
Après la diffusion des Ombres, Louis Skorecki écrit dans Libération une critique qui permet à Brisseau d'entreprendre ses films suivants. Il offre à Bruno Cremer le rôle principal des trois films qu'il réalise dans les années quatre-vingt : Un jeu brutal (1982) aux côtés d'Emmanuelle Debever, De Bruit et de Fureur (1988), qui obtient le Prix Perspectives du Cinéma Français et le Prix de la jeunesse au festival de Cannes 1988, et Noce Blanche (89) avec Vanessa Paradis dans son premier rôle au cinéma. Après Noce Blanche, son plus grand succès en salle (plus d'1,2 million d'entrées), il réalise Céline (92) avec Isabelle Pasco et Danièle Lebrun, qu'il qualifie lui-même de "petit film" expérimental*. En 1994, L'Ange noir réunit Sylvie Vartan, Michel Piccoli, Tchéky Karyo et Alexandra Winisky. Jean-Claude Brisseau signe en 2000 Les Savates du Bon Dieu, chef-d'œuvre dont la sortie en salles a été malheureusement confidentielle. En 2002, Choses secrètes, est désigné meilleur film de l'année selon Les Cahiers du cinéma.
L'"affaire Brisseau" a été l'événement majeur du cinéma français en 2005 avec de très nombreux articles de presse, une pétition de soutien** et deux contre-pétitions. Le 15 décembre 2005, Jean-Claude Brisseau est condamné pour « harcèlement sexuel » par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison avec sursis et 15 000 Euros d'amende. Quatre actrices lui reprochaient de ne pas avoir été retenu suite à des essais érotiques. Deux des quatre comédiennes ont eu gain de cause.
Son nouveau film, Les anges exterminateurs, est une réponse du cinéaste à ce qu'une actrice française qualifie d'« énorme tartufferie ».
*http://www.objectif-cinema.com/interviews/079b.php
**Les Inrockuptibles, 7 décembre 2005
Les liens renvoient aux pages correspondantes d'IMDb, sauf indications contraires
1975 - La croisée des chemins (super 8 sonore)
1978 - La vie comme ça (16mm)
1978 - L'échangeur (documentaire de 25 min)
1980 - Les Ombres (1er épisode de la série La Télévision de Chambre produite par l'INA)
1982 - Un jeu brutal
1988 - De bruit et de fureur
1989 - Noce blanche
1992 - Céline
1994 - L'Ange noir
2000 - Les savates du Bon Dieu (Page d'accueil)
2002 - Choses secrètes
2006 - Les anges exterminateurs
L'Ange exterminateur : entretiens avec Antoine de Baecque, de Jean-Claude Brisseau, Grasset, 2006, 315 p.
ANTI-SOCIAL REALISM by Frédéric Bonnaud in Film Comment January / February 2004 (en anglais)
« Les choses secrètes de la
vie », DVD Vision, n°34,
Juillet/Août 2003
interview à l'occasion de la sortie du DVD de
Choses secrètes
« Vidéo test », Repérages, mai 2003.
Biographie du Forum des Images, novembre 2002
Un long entretien d'octobre 2002 sur www.objectif-cinema.com à propos de Choses secrètes
Jean-François Rauger, « Jean-Claude Brisseau, témoin de l'indicible », Le Monde, 17 octobre 2002, http://www.lemonde.fr/imprimer_article_ref/0,9750,3209--294400,00.html
Jean-Claude Brisseau, « Mes dates clés », Libération, 16 octobre 2002, http://www.liberation.fr/page.php?Article=59196
Jean-Claude Brisseau et Isabelle Potel, « Le sexe comme élément de suspense », Libération, 16 octobre 2002, http://www.liberation.fr/page.php?Article=59197
Jean-Claude Brisseau et Frédéric
Strauss, « La cinémathèque imaginaire
de Jean-Claude Brisseau »,
Ciné-regards (magazine de la BiFi), 4
février 2002,
sauvegardé par Internet Archive
Extraits :
« Quand je dis que je n'aime pas un film,
ça ne veut pas dire que j'ai raison. Pour moi, ce
sont ceux qui aiment les films qui ont
raison. »
« Ce qui m'intéresse, ce que j'aime
au cinéma, c'est quand, en voyant un film, je vois
un homme qui parle. Et quand je sens que cet homme parle de
façon intime, très personnelle, à travers
son film, par sa mise en scène. »
Galerie de Photos de Stéphane Legrand sur Objectif Cinéma
Jean-Claude Brisseau et Serge Kaganski, « Jean-Claude Brisseau - La guerre n'est pas finie », Les Inrockuptibles, n°233, 8 mars 2000
Jean-Claude Brisseau, « Fred, c'est moi », Cahiers du cinéma, n° 544, mars 2000, p. 29
Jean-Claude Brisseau et Thomas Cazals, « sous la peau de l'ours », Crash, n°11, mars 2000, p. 57
Un entretien long et passionnant sur www.objectif-cinema.com datant de 2001
Un entretien à propos des savates du Bon Dieu sur filmfestivals.com